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Nipah, le virus avec un taux de mortalité de 75% qui inquiète l’OMS

Un virus mortel appelé Nipah, véhiculé par les chauves-souris, a déjà provoqué des épidémies dans toute l’Asie du Sud et du Sud-Est et présente un « potentiel pandémique sérieux », ont déclaré des spécialistes des maladies infectieuses.

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Au milieu de cette pandémie mondiale du Covid19 qui a infecté près de 100 millions de personnes, l’Asie pourrait bientôt être confrontée à une autre menace virale émergente avec un taux de mortalité bien plus élevé. Le virus Nipah, un virus à ARN qui provient des chauves-souris, tout comme le CoV-2 du SRAS, a provoqué de nombreuses épidémies en Malaisie, à Singapour, en Inde et en Australie du Nord au cours des 20 dernières années. « Avec la déforestation et d’autres changements que nous provoquons, le risque de nouvelles pandémies mondiales est à prendre très au sérieux », nous indique des épidémiologistes.

Le virus Nipah, déjà responsable de plusieurs épidémies

Aujourd’hui, les chercheurs avertissent que ce virus pourrait toucher beaucoup plus de personnes si l’on ne tire pas les leçons de l’épidémie de COVID-19.

Le virus Nipah est apparu pour la première fois dans le courant de l’année 1999 en Malaisie. Au cours de cette épidémie, 265 cas d’encéphalite aiguë ont été constatés. Depuis lors, de petits foyers sont apparus presque chaque année entre 2000 et 2020, affichant à chaque fois un taux de mortalité dramatique allant jusqu’à 75%.

Beaucoup se demanderont pourquoi un virus avec un taux de mortalité aussi extrême est considéré comme un risque de pandémie. En général, les maladies comme celle-ci tuent leurs hôtes trop rapidement pour avoir le temps de se transmettre.

Cependant, c’est là que le virus Nipah diffère de nombreux autres virus. Alors que les symptômes des virus apparaissent généralement entre 4 et 14 jours après l’infection, ce Nipah peut parfois incuber pendant des durées très longues – jusqu’à 45 jours, selon l’OMS – ce qui permet une période de transmission remarquablement longue.

Une fois l’incubation terminée, les symptômes comprennent de la fièvre, des maux de tête et des vomissements, entre autres, qui s’apparentent à une infection grippale. Ces symptômes sont ensuite suivis de vertiges, de symptômes neurologiques et d’une encéphalite aiguë. Bien que divers traitements antiviraux soient utilisés comme traitement de soutien pour les patients, il n’existe aucun remède ni aucun traitement direct contre le virus. Si les patients survivent, certains se retrouvent avec des problèmes neurologiques à long terme. Ils font notamment des crises d’épilepsie…

Vers une pandémie en Europe et en France ?

Bien qu’elles représentent toujours une menace importante, les souches actuelles du virus Nipah ne peuvent pas être transmises par aérosol, ni par voie aérienne, et ne présenteront donc probablement pas le même niveau de risque de pandémie que des virus tels que le SRAS-CoV-2. Actuellement, le virus Nipah se propage en grande partie par l’ingestion d’aliments contaminés qui ont été en contact avec des chauves-souris infectées, bien que l’on ait observé quelques cas de transmission interhumaine.

L’OMS et les virologues demandent au monde entier de se préparer

 

« L’étude et l’analyse plus approfondie de virus tels que Nipah permettront au monde d’être mieux préparé aux nouvelles menaces virales. Avec la COVID-19 qui se répand dans de nombreux pays, il est primordial de comprendre les maladies existantes qui pourraient causer des ravages similaires », nous dit la virologiste de l’Institut Pasteur Veasna Duong.

« Soixante pour cent des personnes que nous avons interrogées ne savaient pas que les chauves-souris transmettaient des maladies. Il y a encore un grand manque de connaissances », a déclaré Veasna Duong dans une interview à la BBC.

« Dans une ville comme Angkor Vat qui accueille 2,6 millions de visiteurs, c’est 2,6 millions d’occasions pour le virus Nipah de passer des chauves-souris aux humains chaque année en un seul endroit », nous précise le docteur.

Les experts avertissent que la COVID-19 devrait servir de signal d’alarme pour les nations du monde entier et qu’elles devraient se préparer à de futures épidémies.