Quelle somme donne exactement le CNC chaque année ? Il me paraissait intéressant de répondre à cette question, surtout après l’intervention de Justine Triet qui a dénoncé une France libérale à Cannes. Est-ce qu’elle a raison ? Voyons ensemble quelques chiffres…
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Comment est financé le Centre National du Cinéma ?
Sur Twitter, beaucoup d’internautes se trompent en mentionnant que c’est eux-mêmes qui financent le CNC avec leurs impôts. C’est inexact !
En effet, la principale source de financement de cet organisme provient de taxes ciblées sur le secteur de l’audiovisuel. On compte parmi ces taxes la taxe spéciale additionnelle (TSA), qui est prélevée à hauteur de 10,72 % sur le montant des tickets de cinéma.
On peut citer aussi la taxe sur les éditeurs et les distributeurs de services de télévision, qui comprend deux volets : la TST, applicable aux éditeurs et portant notamment sur les recettes de publicité et de parrainage, sur les appels surtaxés et SMS.
Dans la TST, il y avait autrefois la contribution à l’audiovisuel public, mais elle n’existe plus depuis 2022. Elle a été supprimée pour aider les ménages…
Il y a aussi la TST-D, applicable aux distributeurs de services de télévision et portant sur les abonnements.
Enfin, le CNC perçoit une taxe sur la diffusion en vidéo physique et en ligne de contenus audiovisuels.
Plus d’infos sur ce sujet sont disponibles dans cette vidéo Youtube de la chaîne « Apprendre le cinéma ».
Quelle est la somme que donne chaque année le CNC ?
Le Centre National du Cinéma (CNC) est une institution clé de notre pays qu’il faut protéger. En 2022, l’organisme public a apporté un soutien financier total de 738 millions d’euros. Dans cette somme, 291 millions d’euros ont été alloués spécifiquement pour aider l’industrie cinématographique. Les chiffres officiels sont consultables directement sur le site officiel du CNC dans la rubrique Bilan.
Ces chiffres soulignent bien le soutien financier significatif que le CNC apporte au cinéma français chaque année.
A l’heure où j’écris cet article, le gouvernement français n’a jamais, à ce que je sache, remis en cause ce financement.
Emmanuel Macron et ses ministres ont beau adopter des politiques néolibérales dans certains domaines, ils n’ont pas abandonné le soutien à la culture et à la création artistique. C’est pourtant ce que semble sous-entendre Justine Triet dans son discours.
C’est faux, ne lui en déplaise…
D’ailleurs, je rappelle que c’est ce gouvernement qui a mis en place un Pass Culture pour les jeunes.
Bien que certaines préoccupations de la réalisatrice soient valides et méritent d’être débattues, il est assez consternant de profiter de cette tribune mondiale pour tenir ce discours alors que la France reste un pays qui accorde beaucoup d’aides à son industrie cinématographique.