Fait exceptionnel en France, le procès des attentats de 2015 que nous sommes nombreux à attendre, sera filmé dans son intégralité. C’est une première pour un procès pour terrorisme. Cependant, sachez que les images resteront inaccessibles au grand public pendant 50 ans…
Si de nombreux procès très médiatisés attirent l’attention du public et les commentaires des médias, la règle générale est qu’aucune image ne peut être prise dans la salle d’audience, que ce soit par une caméra ou un smartphone.
Les juges de Paris ont fait une exception pour le procès des 14 complices présumés des deux frères Kouachi et d’Amédy Coulibaly, qui ont été tués par la police après avoir assassiné 17 personnes en trois jours.
Des caméras dans les salles d’audience
Les procureurs ont déclaré que le procès de Paris devait être filmé en raison de son caractère « historique », arguant que les attentats « étaient les premiers d’une longue série d’actes terroristes qui ont endeuillé la France ».
En France, le tournage des procès a été interdit par les lois sur la liberté de la presse en 1881. Cependant, une loi de 1985, votée sous la présidence de Robert Badinter, ministre de la Justice de l’époque, a autorisé le tournage des procès qui avaient « un intérêt historique ».
Le premier procès filmé en France l’a été en 1987, contre le criminel de guerre Klaus Barbie à Lyon. Douze autres procès ont été filmés en tout, la plupart en relation avec le régime nazi. Les procès liés à l’explosion industrielle de 2001 à l’usine AZF de Toulouse et au génocide au Rwanda ont également été filmés pour les archives.
Pas de visionnage en direct
Ce procès ne sera pas diffusé en direct et les français devront attendre un demi-siècle avant de pouvoir consulter les images. A noter pour finir que le tournage de ce procès ne se déroulera pas n’importe comment. Il suivra des règles strictes, n’utilisant que des plans fixes, faisant le moins de coupures et de montages possibles et enregistrant toujours la personne qui s’exprime.