« On se croirait en automne » : météo capricieuse et hôtels vides en Bretagne

Entre averses, ciel gris et températures fraîches, l’été 2025 débute difficilement en Bretagne. Dans cette région habituellement très prisée à cette période de l’année, les professionnels du tourisme tirent la sonnette d’alarme : hôtels, campings et restaurants tournent au ralenti. La météo est pointée du doigt, mais d’autres facteurs aggravent la situation.

Pluie en Bretagne

En Bretagne, il ne pleut que sur les…

Une météo automnale qui fait fuir les vacanciers

Depuis le début du mois de juillet, les températures peinent à dépasser les 21°C en journée sur la côte nord bretonne. Les précipitations sont fréquentes, accompagnées de rafales de vent. Résultat : les plages sont désertes et les parasols rangés.

À Perros-Guirec, Marie, 47 ans, propriétaire d’un hôtel familial, ne cache plus son inquiétude : « On se croirait en octobre. Les clients annulent à la dernière minute ou demandent à écourter leur séjour. On est à 40 % d’occupation alors qu’on devrait être complet à cette période ».

Selon les données publiées par l’Observatoire régional du tourisme, la fréquentation touristique en Bretagne a chuté de 17 % par rapport à l’an dernier sur les deux premières semaines de juillet. Les plus touchés sont les départements du Finistère et des Côtes-d’Armor. Le Morbihan de son côté résiste comme il peut.

Campings et hôtels en grande difficulté

Les campings, habituellement remplis de familles en quête de nature et de tranquillité, peinent eux aussi à remplir leurs emplacements. À Fouesnant, Jérôme, gérant d’un camping trois étoiles, évoque un mois de juillet catastrophique : « On a des bungalows qui restent vides. Même les campeurs fidèles ne sont pas venus cette année ».

Du côté de Saint-Malo, les professionnels accusent également une baisse de 30 % des réservations sur la deuxième quinzaine de juillet. « Les plateformes de réservation comme Booking sont vides. Les touristes privilégient des destinations avec du soleil garanti », analyse Pauline, qui gère un hôtel trois étoiles sur la digue.

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Une économie saisonnière à l’arrêt

Le tourisme représente une part importante de l’économie bretonne en été, avec plus de 17 000 emplois directs. Mais cette année, certains restaurants et commerces de bord de mer pourraient ne pas atteindre leur seuil de rentabilité.

À Bénodet, Léa, serveuse dans une crêperie, constate une baisse significative : « Il y a des jours où on ne fait même pas le service du midi. On commence à fermer plus tôt en semaine ».

Les marchés locaux, les loueurs de vélos et les magasins de souvenirs sont eux aussi désertés. La clientèle étrangère, en particulier les Britanniques et les Allemands, est quasiment absente cette année. Les réservations de groupes scolaires et seniors ont été en grande partie annulées, selon plusieurs agences de voyage locales.

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Un cocktail météo + inflation

Au-delà de la météo, les vacanciers semblent arbitrer leurs dépenses avec plus de prudence. L’inflation a réduit le pouvoir d’achat de nombreux ménages, qui préfèrent soit rester chez eux, soit privilégier des séjours plus courts et plus sûrs en termes de météo.

« On avait prévu dix jours à Quimper, on ne fera que cinq, le temps est trop incertain », explique Damien, père de trois enfants venu de la région parisienne. « Et tout coûte plus cher : les repas, les activités, même le stationnement ».

Quelles perspectives pour le mois d’août ?

Les professionnels de l’hôtellerie espèrent un redressement de dernière minute, mais les prévisions météorologiques restent peu engageantes. Selon Météo France, aucun changement durable n’est prévu avant le 8 août, au plus tôt. La Bretagne pourrait ainsi passer à côté de sa haute saison estivale pour la seconde année consécutive.

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Une situation que résume Yvon, propriétaire d’un gîte rural dans le Morbihan : « On a de très belles choses à proposer, mais sans soleil, on ne peut pas lutter contre l’Espagne ou la Méditerranée ».

Guillaume Her

Rédigé par Guillaume Her

Passionné par l’édition web et les découvertes.

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