« Je croyais que c’était gratuit » : cette option bancaire qui vous coûte des centaines d’euros par an

Chaque année, des milliers de clients bancaires déboursent des sommes conséquentes sans le savoir réellement. Une option discrètement cochée, un service présenté comme « inclus », et les frais s’accumulent. Résultat : certains découvrent, trop tard, qu’ils ont payé plus de 200 euros pour un service dont ils n’ont jamais eu besoin. Retour sur une pratique bancaire méconnue, mais pourtant répandue.

Une main qui tient des billets de banque

Des services « offerts »… en apparence

Au moment d’ouvrir un compte ou de signer un avenant, il est fréquent que le conseiller bancaire vous propose des services dits « complémentaires » : assurance des moyens de paiement, alertes SMS, assistance juridique ou même double carte bancaire. Présentés comme utiles, voire inclus dans le contrat, ils sont souvent activés par défaut, avec une période gratuite limitée.

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Mais au-delà du premier mois, les prélèvements commencent, souvent discrets et mensuels. Selon une étude menée par l’UFC-Que Choisir en 2023, près de 45 % des clients français ignorent être prélevés pour des services annexes liés à leur compte courant.

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« Je pensais que c’était compris dans les frais de tenue de compte »

Karim, 38 ans, employé dans la logistique, a découvert par hasard une ligne de 11,90 € sur son relevé bancaire. « Je croyais que c’était un bug, mais en remontant mes relevés, j’ai vu que je payais ça depuis 3 ans », explique-t-il. Montant total : 428 euros. « Mon conseiller m’a dit que j’avais signé le contrat, mais je n’ai jamais utilisé ce service d’assistance. »

Il s’agissait en réalité d’une assurance perte et vol de carte bancaire, assortie d’une couverture juridique. Un service qu’il n’a jamais sollicité, mais qui lui a été facturé sans notification claire.

Une pratique légale, mais controversée

Ces services sont généralement encadrés par des conditions générales, mais leur présentation reste floue. « Le problème, c’est que le client signe souvent sans comprendre chaque ligne », déplore Élodie M., ancienne conseillère bancaire. « Dans la formation commerciale, on nous apprend à vendre ces services comme un package, en insistant sur le caractère rassurant. »

Le code monétaire et financier n’interdit pas cette pratique, tant que le client a été informé. Mais l’ambiguïté entre option gratuite et service payant activé automatiquement pose un réel problème de transparence.

Un coût sur l’année qui peut dépasser 150 €

Une simple option à 4 € par mois peut représenter 48 € par an. Ajoutez-y une deuxième carte, une cotisation d’assurance ou un abonnement SMS, et la facture grimpe vite. Selon le comparateur Panorabanques, les frais cachés représentent en moyenne 82 € par an pour les clients « classiques ».

Pour Sylvie, retraitée de 66 ans, ce fut une révélation tardive : « En discutant avec mon fils, il a regardé mon compte et m’a montré que je payais plus de 9 € par mois pour une option que je n’avais jamais sollicitée. J’ai annulé tout de suite. »

Comment vérifier si vous êtes concerné

  • Consultez vos relevés bancaires des 12 derniers mois. Recherchez des lignes comme « Assurance CB », « Abonnement sécurité » ou « Pack confort ».
  • Appelez votre conseiller pour faire le point sur les services actifs sur votre compte. Certains peuvent être désactivés à tout moment.
  • Utilisez des comparateurs bancaires pour identifier les frais superflus par rapport à d’autres établissements.
  • Exigez un récapitulatif des options payantes chaque année — c’est un droit peu connu.

Pourquoi ces frais passent souvent inaperçus

Les montants sont rarement élevés en eux-mêmes, souvent entre 2 et 15 euros. Résultat : ils échappent à la vigilance du client moyen. « Ce sont des micro-prélèvements psychologiques », explique un analyste bancaire, « suffisamment faibles pour ne pas créer de conflit, mais cumulés sur des millions de comptes, c’est un jackpot pour les banques. »

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De nombreuses associations de consommateurs demandent aujourd’hui un encadrement plus strict de ces pratiques, voire une obligation d’envoi d’alerte annuelle aux clients. À ce jour, peu d’établissements s’y conforment de manière proactive.

Guillaume Her

Rédigé par Guillaume Her

Passionné par l’édition web et les découvertes.

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