« Ils nous remplacent par des lignes de code » : chez Microsoft, l’IA vire les salariés un par un

Les tensions montent chez Microsoft. Depuis début juillet, une nouvelle vague de licenciements secoue plusieurs divisions du groupe. En toile de fond, une transformation stratégique assumée : accélérer l’intégration de l’intelligence artificielle au cœur des services et logiciels. Mais pour de nombreux salariés, cette mutation prend des allures de purge technologique.

Un Cadre viré de son travail

« Ils ne disent jamais que c’est l’IA. Mais c’est bien elle qui prend notre place », explique une employée récemment remerciée. « On nous a expliqué que nos missions seraient absorbées par des systèmes automatisés d’ici 2026. J’ai formé l’outil qui m’a rendue inutile. »

Un tournant brutal vers l’automatisation

Microsoft n’est pas la seule entreprise tech à restructurer ses effectifs. Mais ce qui frappe cette fois, c’est la **justification assumée**. Dans une note interne révélée par Computer Weekly, la firme évoque « l’optimisation par l’IA des chaînes de traitement » et « la révision des profils humains nécessaires à la supervision des modèles linguistiques ». En clair, moins de personnes, plus de serveurs.

La direction parle de « réallocation des ressources », notamment vers les projets d’IA. Depuis un an, Microsoft injecte cette technologie dans tous ses produits : Word, Outlook, Teams, Excel, GitHub, etc. Les outils prennent le relais, les équipes rétrécissent.

« Notre rôle s’est peu à peu effacé. L’IA générait les bilans, les suivis, les rapports. On a été réduits à surveiller ce que produisaient les machines. »

Des départs qui se multiplient

La presse américaine évoque plus de 10 000 suppressions en deux ans, souvent discrètes. En Europe, des départs ont eu lieu sans communication officielle. Le malaise s’installe.

« On reçoit un mail. Pas de réunion, pas d’échange. Juste un lien vers une procédure à suivre. Tout est dématérialisé, même les adieux », confie une autre personne concernée. « Les projets continuent, mais l’humain disparaît. L’IA fait le tri dans les tâches, pas dans les ressentis. »

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Une stratégie qui mise tout sur Copilot

Le virage est clair : l’assistant IA Copilot devient l’interface centrale du travail numérique. Rédaction automatique d’e-mails, synthèses de réunions, analyse de données, génération de code… autant de missions autrefois réalisées par des équipes entières.

« La moitié de mes tâches a été absorbée en quelques mois. On m’a dit que l’IA était plus rapide, plus précise. Peu après, j’étais poussée vers la sortie. »

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Dans les bureaux encore en activité, certains ressentent un décalage croissant. « On parle de progrès, mais on assiste à notre propre effacement. C’est paradoxal : on construit l’outil qui nous remplace. »

Une alerte sociale mondiale

Les appels à réguler ces transformations se multiplient. Une confédération syndicale internationale alerte sur le risque d’un remplacement massif par l’IA dans les mois à venir. L’automatisation ne touche plus seulement les lignes d’usine ou les entrepôts : elle frappe désormais les métiers qualifiés, administratifs, créatifs ou techniques.

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Chez Microsoft, les serveurs tournent à plein régime. Les bureaux, eux, se vident. Et derrière chaque ligne de code, il y avait autrefois un visage.

Guillaume Her

Rédigé par Guillaume Her

Passionné par l’édition web et les découvertes.

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