Accro au shopping : comment reconnaître l’addiction et apprendre à la contrôler.

Le shopping compulsif, parfois appelé oniomanie, touche de plus en plus de personnes. Derrière l’apparente légèreté d’un achat se cache parfois une véritable dépendance, comparable à une addiction à l’alcool ou aux jeux d’argent. Si faire les boutiques procure un plaisir immédiat, certaines personnes perdent totalement le contrôle et mettent en péril leur équilibre financier, social et psychologique.
Selon plusieurs études, entre 5 et 15 % de la population serait concernée par ce trouble du comportement. Face à l’explosion du commerce en ligne et à la pression constante des publicités ou des influenceurs, le phénomène prend de l’ampleur et pourrait devenir un enjeu majeur de santé publique.
Pourquoi devient-on accro au shopping ?
La professeure Ruth Engs, de l’Université de l’Indiana, explique que faire des achats déclenche dans le cerveau la libération d’endorphines et de dopamine, les mêmes substances chimiques associées au plaisir et à la récompense. Avec le temps, certaines personnes recherchent cette sensation de manière compulsive.
À cela s’ajoute le contexte actuel :
- Les influenceurs mettent en avant les dernières tendances mode et beauté.
- Les applications de shopping et la livraison rapide facilitent l’achat impulsif.
- Les promotions permanentes entretiennent un sentiment d’urgence.
Comme le résume Dennis Relojo-Howell, fondateur de Psychreg : « L’achat impulsif résulte souvent d’un vide émotionnel, d’un besoin d’excitation ou d’un manque de contrôle des impulsions. »
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Comment limiter les achats compulsifs ?
Heureusement, il existe des stratégies efficaces pour réduire cette dépendance.
1. Faire une liste de ses besoins réels
Avant de sortir ou de naviguer sur un site d’e-commerce, notez les achats indispensables (nourriture, produits d’hygiène, etc.). Consulter cette liste face aux tentations aide à distinguer le nécessaire du superflu.
2. Rejoindre un groupe de soutien
Comme pour d’autres addictions, le fait de partager son expérience avec d’autres personnes est bénéfique. En France, des associations comme SOS Addiction proposent un accompagnement spécialisé.
La psychothérapeute Johana Sartori précise : « Se débarrasser du shopping compulsif est difficile, car acheter reste une nécessité pour vivre. » D’où l’importance d’un cadre bienveillant et structuré.
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3. En parler à ses proches
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Se confier à un ami ou à un membre de la famille permet de briser le cercle de la honte. Leur soutien peut aider à poser des limites et à retrouver un équilibre.
4. Consulter un psychologue
Si l’addiction persiste, l’aide d’un professionnel est indispensable. Un psychologue ou un addictologue peut proposer des thérapies cognitives et comportementales afin de reprendre le contrôle.
Les conséquences d’une addiction au shopping
Être accro aux achats compulsifs n’est pas seulement un problème de portefeuille. Cette dépendance peut entraîner :
- Un surendettement et des tensions financières.
- Un isolement social, lié à la honte des dépenses.
- Des troubles anxieux ou dépressifs, renforcés par la culpabilité après chaque achat.
Ces signaux doivent alerter : si les achats deviennent une fuite face aux émotions négatives, il est temps de chercher de l’aide.
Un phénomène en pleine expansion
Avec la généralisation du paiement sans contact, l’achat en un clic et la publicité personnalisée, la tentation est partout. Les spécialistes estiment que dans les années à venir, le nombre de personnes concernées pourrait doubler ou tripler.
Les autorités de santé commencent d’ailleurs à s’intéresser à cette problématique, considérant l’oniomanie comme une addiction comportementale au même titre que les jeux d’argent ou les réseaux sociaux.