Dans un message virulent publié mardi sur X, Éric Larchevêque, cofondateur de la firme Ledger, dénonce une « mexicanisation » rampante de la France, soulignant une recrudescence d’enlèvements et de tentatives d’enlèvement en plein Paris, à la lumière du jour et sous les yeux des passants.
« Depuis plusieurs mois, les affaires sordides d’enlèvements et de tentatives d’enlèvement se multiplient. En plein jour. En plein Paris. Sous les yeux de tous », écrit-il, avant de raconter que, « ce matin encore, une mère de famille de 34 ans, accompagnée de son enfant de deux ans, a été la cible » d’une attaque.
Un climat d’impunité dénoncé
Pour Larchevêque, la responsabilité incombe au « laxisme judiciaire » et à une idéologie de réinsertion « automatique » privant de toute portée dissuasive les sanctions pénales. « Ces criminels n’ont plus aucune limite : ni morale, ni peur », insiste-t-il, estimant que la menace d’une peine de réclusion à perpétuité ne suffit plus à freiner les agresseurs. Cette critique fait écho aux débats récents à l’Assemblée nationale, où le ministre de la Justice a reconnu en avril 2025 un « taux trop élevé de non-lieu » dans les dossiers de violences urbaines, tandis que certaines associations plaidaient pour un durcissement des peines et pour la création de juridictions dédiées aux crimes de droit commun sur la voie publique.
Réussir en France, un risque ?
Le patron de Ledger pointe la vulnérabilité particulière des entrepreneurs du secteur des crypto-actifs : « Aujourd’hui, réussir en France (…) c’est se coller une cible dans le dos. » Il fustige ceux qui, face aux victimes, répondent : « Vous auriez dû vous faire discrets. » Une rhétorique jugée proche de l’ignoble conseil « T’avais qu’à mettre une jupe plus longue », souvent dénoncé lors de débats sur les violences faites aux femmes.
Appel à un sursaut politique et judiciaire
Pour Éric Larchevêque, il est urgent de passer des discours aux actes :
- Tolérance zéro » pour toute forme de violence de rue ;
- Justice rapide, ferme et lisible, avec transparence sur les délais de jugement et les peines prononcées ;
- Droit à une vie paisible pour chaque citoyen, sans devoir s’excuser de son succès.
Ce triptyque fait écho aux propositions portées par certains députés – tels qu’Éric Ciotti – lors de la dernière convention de la droite, qui revendiquent un renforcement des effectifs policiers, la création de « tribunaux de proximité » et l’extension des peines planchers. En réaction, la majorité présidentielle a récemment dévoilé un « plan de lutte contre la délinquance de voie publique » visant notamment à renforcer la vidéoprotection et à accélérer les procédures judiciaires.
Vers une prise de conscience ?
Alors que la France se prépare à des échéances électorales majeures en 2027, le cri d’alarme du patron de Ledger pourrait peser dans l’opinion, en galvanisant ceux qui réclament une politique de sécurité plus ferme. Reste à voir si les responsables politiques sauront traduire ces appels en mesures concrètes, ou si, comme le redoute Larchevêque, le modèle hexagonal empruntera un chemin dangereux de « mexicanisation ».