La scène a glacé les secours. Dans la vallée centrale de Californie, 28 chats ont été retrouvés morts à l’intérieur d’un fourgon en pleine chaleur, aux côtés de plus d’une centaine d’autres en souffrance. L’affaire, révélée ce week-end, a déclenché une vague d’indignation aux États-Unis et relance le débat sur la maltraitance animale.
Une intervention d’urgence dans une chaleur étouffante
Les faits se sont produits le samedi 29 juin à Santa Nella, une petite localité située dans le comté de Merced, en Californie. Des passants ont alerté les services d’urgence après avoir entendu des miaulements étouffés provenant d’un van stationné sur un parking public. À l’arrivée des agents, une odeur pestilentielle et une température insupportable émanaient du véhicule, un camion de location U-Haul fermé hermétiquement. À l’intérieur, les secours ont découvert 134 chats entassés dans des caisses, sans eau, sans ventilation, dans un environnement de plus de 40 °C. Vingt-huit d’entre eux étaient déjà morts, et les autres présentaient des signes de déshydratation sévère, d’épuisement ou de blessures.
Une femme de 69 ans inculpée pour cruauté animale aggravée
La propriétaire du véhicule, Jeannie Maxon, âgée de 69 ans et originaire de Long Beach, a été interpellée sur les lieux. Elle aurait affirmé aux autorités qu’elle “transportait les chats vers un sanctuaire” pour leur éviter l’euthanasie. Cependant, elle n’a présenté aucun justificatif prouvant l’existence de ce refuge ou d’un plan de soins. Très vite, elle a été placée en garde à vue, puis inculpée pour 93 chefs d’accusation de **cruauté animale aggravée**, chacun représentant une infraction pour les chats survivants retrouvés dans un état critique. Selon les autorités, elle pourrait faire face à plusieurs années d’emprisonnement si les faits sont confirmés.
Le syndrome de Noé, une pathologie encore mal connue
Les enquêteurs envisagent une piste psychologique : Jeannie Maxon souffrirait peut-être du syndrome de Noé. Ce trouble, encore peu médiatisé, pousse certaines personnes à accumuler des animaux de manière compulsive, pensant les “sauver”, tout en les maintenant dans des conditions insalubres, par manque de moyens ou de conscience. Le phénomène concerne principalement des femmes vivant isolées, souvent en rupture sociale. Dans ce cas précis, plusieurs voisins auraient remarqué son comportement étrange et l’odeur dégagée par son véhicule, mais sans pouvoir imaginer l’ampleur de la situation.
Un drame qui relance la question de la surveillance animale
Cette affaire intervient alors que les États-Unis font face à une recrudescence d’abandons d’animaux de compagnie, notamment depuis la fin des confinements liés au Covid-19. Selon les chiffres de la Humane Society, plus de 6 millions d’animaux domestiques sont confiés à des refuges chaque année, dont une partie importante en Californie. Les associations dénoncent un manque de moyens pour contrôler les personnes hébergeant un grand nombre d’animaux, ainsi qu’un vide juridique autour des refuges non déclarés. Plusieurs ONG appellent à renforcer la formation des vétérinaires, la signalisation des cas suspects, et les campagnes d’information sur les dangers des véhicules fermés.
Quel avenir pour les 106 chats survivants ?
Les chats qui ont survécu ont été transportés dans plusieurs refuges de la région, notamment celui du comté de Merced. Beaucoup étaient gravement affaiblis, souffrant de diarrhées, de plaies ouvertes, ou de stress post-traumatique. Des vétérinaires s’emploient actuellement à les stabiliser. Une fois soignés, certains pourraient être proposés à l’adoption dans les prochaines semaines. En attendant, les associations locales demandent des dons pour faire face à l’afflux soudain d’animaux nécessitant des soins urgents. La communauté locale, choquée, s’est largement mobilisée sur les réseaux sociaux, et plusieurs pétitions en ligne réclament une peine exemplaire pour la suspecte.
Ce drame, d’une violence inouïe pour les animaux concernés, remet en lumière la nécessité d’une législation plus stricte sur la détention et le transport d’animaux. Alors que l’été ne fait que commencer, les autorités appellent à la vigilance face aux risques liés à la chaleur.