Ce placement retraite méconnu surpasse très largement le Livret A

Alors que les Français s’inquiètent de plus en plus pour leur retraite et que le pouvoir d’achat continue de s’éroder, une question revient fréquemment : comment épargner efficacement, sans trop de risques, pour assurer ses vieux jours ?

Billet de banque en hausse

Si le Livret A reste un réflexe pour beaucoup, sa rémunération plafonnée à 1,7 % en 2025 ne suffit plus à compenser l’inflation. Pourtant, une alternative gagne du terrain : le Plan Épargne Retraite (PER). Encore méconnu du grand public, il s’impose peu à peu comme un outil incontournable pour ceux qui veulent mieux préparer leur avenir.

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Un dispositif né dans l’ombre

Mis en place par la loi Pacte en 2019, le PER avait pour but de regrouper les anciens dispositifs (PERP, Madelin, Article 83…) en un produit unique, plus lisible et plus attractif. Pourtant, malgré ses avantages fiscaux et ses performances souvent supérieures aux livrets réglementés, il reste boudé par une large partie de la population. Selon France Assureurs, seuls 16 % des Français possédaient un PER en 2024.

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« Je ne savais même pas que ça existait. C’est mon banquier qui m’en a parlé quand j’ai évoqué la retraite », reconnaît Stéphanie, 42 ans, employée dans une mairie du Loiret. « Et franchement, je regrette de ne pas l’avoir ouvert plus tôt. »

Des rendements imbattables

Le PER présente un argument de poids : le rendement. Contrairement au Livret A, qui reste bloqué à 1,7 %, certains PER affichent jusqu’à 4,5 % de rendement net en 2025 pour les fonds euros les mieux gérés. Et en optant pour des unités de compte (UC), les performances peuvent grimper bien plus haut, autour de 6 à 8 % selon les profils.

« J’ai ouvert un PER en 2021 avec 5 000 euros, majoritairement investis en unités de compte. J’ai connu des hauts et des bas, mais aujourd’hui, j’ai environ 700 euros de plus. Mon Livret A, lui, m’aurait rapporté moins de 300 euros sur la même période », raconte Kevin, 35 ans, commercial dans l’Yonne. « C’est clair que c’est plus risqué, mais je vise le long terme. »

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Attention cependant : les unités de compte comportent un risque de perte en capital. Pour ceux qui cherchent la sécurité, les fonds euros restent une option rassurante avec des performances solides.

Une fiscalité très avantageuse

L’autre grande force du PER, c’est sa fiscalité. Les sommes versées sont déductibles du revenu imposable, dans une certaine limite (jusqu’à 10 % des revenus professionnels ou 4 399 € minimum en 2025). Un gain immédiat pour les contribuables imposés.

« Grâce à mon PER, j’ai fait baisser mes impôts de près de 600 euros l’an dernier », confie Linda, 48 ans, fonctionnaire dans les Bouches-du-Rhône. « C’est à la fois un placement pour l’avenir, et un levier fiscal efficace. »

Lors du départ à la retraite, les fonds sont débloqués sous forme de rente viagère ou de capital, en une ou plusieurs fois. Il est également possible de débloquer le PER de façon anticipée pour l’achat de sa résidence principale, ou en cas d’accident de la vie (invalidité, décès du conjoint…).

Une épargne adaptée à chacun

Contrairement à certaines idées reçues, le PER n’est pas réservé aux hauts revenus. Il s’adapte à tous les profils, notamment grâce aux offres en ligne. De nombreuses banques ou assurances proposent aujourd’hui des solutions accessibles à partir de 50 euros par mois.

« J’ai mis en place des virements automatiques de 80 euros par mois, ça ne pèse pas trop dans le budget et ça me rassure de savoir que j’ai ça en plus pour plus tard », explique Mehdi, 30 ans, éducateur spécialisé à Lille.

Des gestionnaires proposent même des profils pilotés : le risque est adapté à l’âge de l’épargnant, plus dynamique au début, plus sécurisé à l’approche de la retraite.

Vers un changement des mentalités

La crise des retraites et les débats autour de l’âge légal poussent les Français à se tourner vers des solutions plus personnalisées. Dans ce contexte, le PER pourrait bien connaître un succès croissant dans les années à venir.

« C’est l’un des rares placements qui coche toutes les cases : sécurité, rendement, fiscalité. Il mériterait plus d’attention », conclut un conseiller patrimonial indépendant joint par nos soins.

Guillaume Her

Rédigé par Guillaume Her

Passionné par l’édition web et les découvertes.

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