Fin de carrière pour Laurent Wauquiez, la droite plébiscite Bruno Retailleau

Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas...

Le dimanche 18 mai 2025 constitue un moment charnière dans l’histoire récente des Républicains. Alors que le parti était en quête d’un nouveau souffle après plusieurs déconvenues électorales, les adhérents ont massivement choisi de faire confiance à Bruno Retailleau, consacrant ainsi la fin de l’ère Wauquiez. Cette élection interne, organisée pour élire le nouveau président du parti, a mis en lumière une base militante désireuse de renouveau et de clarté stratégique à l’approche des échéances nationales à venir.

Un plébiscite sans appel pour Bruno Retailleau

Le scrutin a mobilisé 121 617 adhérents inscrits, parmi lesquels 98 110 ont exprimé leur voix, soit un taux de participation exceptionnel de 80,7 %. Sur les 97 736 suffrages valides, Bruno Retailleau s’est imposé avec 72 629 voix, représentant 74,3 % des votes, tandis que Laurent Wauquiez n’a recueilli que 25 107 voix, soit 25,7 %. Cette victoire éclatante – près de trois votes sur quatre en faveur de Retailleau – illustre la volonté forte des militants de tourner la page et de porter un projet plus affirmé, notamment en matière de sécurité et de protection des valeurs républicaines.

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Une stratégie sécuritaire affirmée

La campagne de Bruno Retailleau, alors ministre de l’Intérieur, a reposé sur un discours centré sur la restauration de l’autorité de l’État et le renforcement de la sécurité intérieure. Il a défendu l’idée d’un « bouclier républicain » visant à protéger les citoyens contre la délinquance urbaine et les trafics de drogue, tout en promettant de durcir les contrôles à la frontière et de limiter l’immigration irrégulière.

Sa position tranchée sur ces questions, rendue particulièrement visible par ses interventions médiatiques quotidiennes, a séduit une partie des adhérents inquiète de la montée des incivilités et désireuse d’un leadership perçu comme ferme et incarné.

Un volet économique plus libéral

En parallèle, Laurent Wauquiez avait centré sa campagne sur un programme économique ambitieux et volontariste. Il proposait un plan d’économies de 50 milliards d’euros pour l’année 2025, l’exclusion du RSA pour les personnes jugées aptes au travail et une réduction significative de la dépense publique.

Wauquiez avait également co-signé un « pacte législatif d’urgence » rassemblant treize mesures phares, allant de la réforme énergétique à la relance de l’emploi, tout en affirmant son refus de toute alliance avec le macronisme. Malgré la cohérence de son projet, son discours est apparu moins percutant face à l’urgence sécuritaire mise en avant par son adversaire.

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Les raisons du résultat

Plusieurs facteurs expliquent le succès de Retailleau et la défaite de Wauquiez. D’une part, l’exposition médiatique dont bénéficiait le ministre de l’Intérieur lui a permis de capter l’attention de l’opinion et d’incarner un leadership fort.

D’autre part, l’opération de renforcement des fédérations locales menée par Retailleau depuis février a entraîné un triplement du nombre d’adhésions, consolidant sa base militante. Enfin, le souvenir de certaines alliances jugées opportunistes a renforcé chez les militants le désir d’une rupture nette avec les pratiques passées et d’un retour à des valeurs jugées plus « républicaines ».

Bruno Retailleau, espoir pour la droite en 2027

L’élection de Bruno Retailleau à la tête des Républicains pose dès à présent les jalons de la préparation à la présidentielle de 2027. Il s’est engagé à rassembler la droite autour d’un projet axé sur la sécurité, la souveraineté et la relance économique, tout en veillant à ne pas marginaliser les courants centristes.

L’appui de figures influentes comme Annie Genevard et François-Xavier Bellamy sera déterminant pour traduire ces orientations en stratégies opérationnelles, notamment lors des législatives de 2026. Le défi consistera à maintenir la dynamique de mobilisation sans fracturer l’unité interne, face à un paysage politique de plus en plus concurrentiel.

Guillaume Her
Guillaume Her

Passionné par l’édition web depuis plus de dix ans, je me suis naturellement tourné vers la création et le développement de médias numériques dès mes débuts. Grâce à une curiosité insatiable pour les nouvelles formes de narration, j’ai fondé et piloté plusieurs projets éditoriaux, chacun répondant à des attentes spécifiques et incarnant une vision novatrice du journalisme en ligne.

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